"De mon temps" il n'y avait pas d'école maternelle; de nos jours, vers deux ou trois ans, les femmes se débarrassent de leur singe dès que possible (à mes frais), il est à prévoir que, bientôt, elles accoucheront à l'école...elles auront acquis leur indépendance.
Dans le carré formé par nos immeubles, il y avait un espace sableux où je jouais, tout en précisant à ma mère: "tu me préviendras quand les enfants rentreront de l'école."
Je n'étais pas courageux, très sauvage; avec une locomotive de cette époque (il n'y avait pas beaucoup de jouets après la guerre), je creusais des trous, des tunnels; mais une jeune effrontée s'empara un jour de mes ouvrages d'art, et mon frère cadet, qui était à la fenètre, m'encouragea en ces termes: "tu as une pelle!" et j'administrai une râclée à cette impudente que, pour une raison que j'ignore, nous appelions Bécassine: elle s'enfuit, épouvantée, me laissant le champ libre.
J'étais sauvage ou peureux à tel point que je demandais à ma mère: "tu m'appeleras quand les enfants rentreront de l'école".