Les vaches, ces paisibles ruminants, furent particulièrement frustrés ce premier hiver de la guerre: pour tout potage, l'ennemi ne distribuait à leurs vaincus-chichement- que des rutabagas habituellement mangés par ces animaux. C'est la raison pour laquelle les Français, peu avares de bons mots, le baptisèrent "l'hiver des rutabagas"
Evidemment, il n'y avait pas de chauffage, ou d'un gaz si pauvre que l'on grelottait dans les appartements, tandis que l'ennemi faisait de bonnes flamdbées avec notre bois; les hommes, munis d'instruments de fortune, se rendaient dans le bois voisin, couper comme ils pouvaient des arbrissaux qui ne chauffaient guère mieux.